Berlin 1932 ? Nous sommes bien en 2024 pourtant !

Berlin, 1932

Nous l’avons toutes et tous vu dimanche 9 juin, le grand stratège, cette intelligence supérieure à parlé et a donné raison aux fascistes, il a dissout l’Assemblée Nationale après la débâcle que furent les élections européennes. Son objectif est clair, donner le pouvoir aux fascistes afin qu’ielles s’usent et se fracassent face à la réalité de l’exercice du pouvoir pour mieux récupérer la main en 2027. Quel Génie !

Et quelle inculture historique surtout. Quand l’extrême droite et les fascistes arrivent au pouvoir, ielles le gardent.

Certain.e.s se posent encore la question de comment la patrie des droits de l’homme, des Lumières, de Voltaire nanani nananère a pu tomber si bas. Ces gens là sont ils sérieux ? Aveugle et sourd ?

Bien sûr que oui le pouvoir en place depuis 2017 a servi de marche pied à l’extrême droite et l’a légitimé dans ses positions et idéologies. La loi immigration fut  « une victoire idéologique du RN ». On peut même remonter encore plus loin avec la compromission de cette soit disant « Gauche d’accompagnement » qui n’a jamais remis en cause le capitaliste et le néolibéralisme (Loi El Khomri) et surtout qui a repris les thèmes et les soit disant solutions de l’extrême droite (M. Valls et Cazeneuve on vous a vu). Le candidat PS de ces européennes est d’ailleurs dans cette mouvance.

Nous le voyons toutes et tous depuis des années, le bloc bourgeois se raidit, accentuant jour après jour son emprise afin de détruire et saigner toutes les solidarités, tous les écosystèmes à son seul profit. Le capitaliste est un vampire. Le bloc bourgeois s’est accaparé les médias privé, détruit le peu de service public qui reste, au service de SA propagande. Et non comptant d’avoir réussi à placer son poulain à la tête de l’Etat depuis 2017, celui-ci devenant de plus en plus exsangue, ce bloc bourgeois a décidé d’aller encore plus loin pour supprimer toute forme de résistance à son PROJEEETTT en s’alliant désormais avec les fascistes, comme par le passé. Pas une semaine ne se passe sans les grands patrons ou leurs lobbyistes ne déjeunent avec les fascistes, de Le Pen à Bardella en passant par toute leur ribambelle d’élus à l’Assemblée Nationale comme au Parlement européen. La bourgeois a choisi ses armes dans la guerre des classes et se sera le fascisme avec une Police en roue libre depuis des années qui n’hésite plus à abattre en pleine rue comme à Cherbourg ce dimanche.

Mais la bourgeoisie à elle seule ne peut mettre au pouvoir ses larbins, elle a besoin des électeurs pour ça, d’où cette propagande raciste à longueur d’antenne, cette criminalisation de toutes pensées progressistes et humanistes, qui a fini par rentrer dans le crâne de certaines classes populaires et moyennes que puisqu’il ne semble pas possible de partager équitablement le gâteau ni de bouleverser le système économique, alors il vaudrait mieux que les racisé.e.s, qu’ielles soient immigré.e.s ou non, soient ceux à qui on retire les droits sociaux, politiques et économiques. Nous d’abord, la préférence nationale avant la solidarité et la fraternité. Et oui, les électeurs de l’extrême ne sont pas des braves gens malheureux qui voteraient par colère, NON leur motivation est désormais et avant tout raciste. Les classes populaires et moyennes ont choisi leur bourreau.

Ils sont d’abord venus chercher les socialistes, et je n’ai rien dit
Parce que je n’étais pas socialiste
Puis ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n’ai rien dit
Parce que je n’étais pas syndicaliste
Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n’ai rien dit
Parce que je n’étais pas juif
Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre.
Martin Niemöller

Et maintenant. Cette dissolution aura au moins le mérite de lever les dernières hypocrisies.

Les masques finissent de tomber, LR s’est rallié au RN et va sans doute exploser en vol, les moins racistes se rallieront au parti présidentiel qui lui-même finira par s’allier à l’extrême droite pour empêche la gauche de gouverner.

Une Gauche dit de « rupture » avec le néolibéralisme s’est uni dans un nouveau « Front Populaire » afin de réanimer l’espoir de mai 1936 et l’Union face à l’extrême droite, une bonne nouvelle diront certain.e. Mais ielles n’ont plus le droit à l’erreur. Ielles promettent les « jours heureux ». C’est oublier peut être qu’en 1936, il a fallu une grève générale afin d’obliger le patronat à aller négocier les accords de Grenelles mais aussi et surtout pour obliger le Front Populaire d’appliquer son programme.

Si ce nouveau Front Populaire gagne les élections et qu’il échoue, il ne restera plus que la barbarie.

Nous savons désormais ce qu’il nous reste à faire et ce n’est pas une mince affaire. Nous n’obtiendrons rien que nous n’aurons pas été chercher.

William K. pour la CNT 49