En Martinique le peuple crève, les capitalistes se goinfrent !

En Martinique comme dans tous les « territoires d’outre-mer » la domination coloniale est contestée. Depuis le 1er septembre dernier, les Martiniquaises et Martiniquais se révoltent contre la pwofitasyon (« profitation »). Ce mot créole désigne l’accaparement des richesses par quelques familles de colons sur l’île.

Cette pwofitasyon se traduit par une mainmise coloniale sur l’ensemble de l’île. Les colons décident des prix, de la pluie et du beau temps en Martinique. Pendant que le peuple martiniquais crève exploité, ou encore empoisonné comme dans les champs de bananiers par des produits chimiques, pourtant décrié en métropole, au nom du seul profit. La puissance coloniale n’ayant jamais investi en Martinique, presque tout doit être importé. Les usines sur place sont rares, la Martinique produit peu et est dépendante de la métropole pour ses besoins essentiels.

Un pack d’eau minérale naturelle Volvic (6×1,5L) est vendu en moyenne 3,17 € en France contre 7,30 € en Martinique (KiPrix). Un exemple de la vie chère et de la marge extrême que se font les capitalistes en Martinique. Comme une double peine les salaires en Martinique sont globalement inférieures à ceux versés en métropole (INSEE). Une situation commune aux autres territoires ultra-marins français. La constitution leur garantit dans les textes l’égalité avec les départements de métropole, la situation réelle est tout autre. Celle d’un état coloniale qui exploite sans vergogne les ressources locales au seul profit des capitalistes locaux et des multinationales française.

Devant un tel pillage, le peuple de Martinique se révolte, comme celui de la Kanaky. Occupations de rond-point, tentative de blocage du port, manifestations pacifiques, le tout dans un mouvement autogéré collectivement au travers du collectif Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens, rejoint par la suite par la CGT de Martinique (CGTM) dans plusieurs débrayages et grèves.

Quelle réponse l’État français a donnée à cette révolte légitime ? D’abord l’excuse de l’octroi de mer, une taxe sur les produits importés pour justifier des prix plus élevés qui toujours selon l’état, permettrait de financer les services publics en Martinique. Cette taxe est une résultante d’une pratique coloniale. L’état a les moyens de financer les services publics des collectivités locales de Martinique sans imposer une taxe supplémentaire à ces citoyennes et citoyens. Dans le Maine-et-Loire, nous ne payons pas de taxe sur des produits qui viendraient d’une autre région. Où est l’égalité tant vantée par nos gouvernants ?

La seconde réponse de l’état est bien connue, la répression via ses forces de l’ordre, véritable milice du capital. Comme en Kanaky, comme face à la révolte des quartiers populaire, comme face à la contestation de la réforme des retraites, l’état fait le choix de la répression. Puis s’étonne que des émeutes éclatent en réponse, vite relayée par des médias aux ordres.

L’exploitation patronale et capitaliste n’a pas de frontière, la classe ouvrière est étouffée partout en France et dans le Monde. La riposte collective doit s’organiser ici comme en Martinique et en Kanaky. Soutenons nos sœurs et nos frères « ultra-marins » ! Rentrons dans la lutte !

Non au colonialisme ! Oui à une vie digne pour toutes et tous ! Soutien à la Martinique !