Le régime colonial gagne en « Nouvelle-Calédonie »
À la CNT 49, nous ne sommes pas surpris de voir M Macron jubiler que la Nouvelle-Calédonie restera française. Ce Monsieur, oublis de dire que les Kanaks dans leur grande majorité n’ont pas voté et ont boycotté ce scrutin. Seuls les Calédoniens d’origine française ou les expatriés depuis 20 ans se sont déplacés pour voter. Pour cette communauté, le statut actuel leur convient. Mais pour les Kanaks, c’est un régime colonial, une occupation illégale de leur terre. Les chefferies coutumières, les organisations de la société civile, politiques et syndicales avaient été claires : REPORT ! La France sera seul responsable si la situation se dégrade. Tout notre soutien à la Kanaky !
Publié le mercredi 17 novembre 2021
Depuis les accords de Nouméa (1998), l’Etat français s’est engagé à organiser des consultations sur l’indépendance. Deux référendums ont été organisés, en 2018 avec 43,3% de votant·es pour l’indépendance et en 2020 avec cette fois-ci 46,7% de votes pour. Une troisième consultation sur la question de l’indépendance de la Kanaky est unilatéralement prévue par l’Etat français pour le 12 décembre 2021.
Cette consultation que les indépendantistes souhaitaient historique s’annonce catastrophique. En effet, la Kanaky est frappée de plein fouet par la pandémie de Covid 19. Le nombre de décès est important (environ 300 pour une population de 270 000 insulaires) et les mesures de confinements ou de distanciation empêchent la vie sociale et politique de l’archipel. D’autant que le débat sur la vaccination fait rage et qu’il divise les populations comme en France.
Les responsables du FLNKS (Front de Libération National Kanak et Socialiste) et leurs partenaires, réuni·es au sein d’un Comité stratégique indépendantiste de non- participation ont déclaré :
« Nous, les partisans du oui [à l’indépendance], souhaitons que cette ultime consultation de l’accord de Nouméa se déroule dans un climat serein et apaisé […] ce ne sera pas le cas ».
Ils elles ont précisé que si cette consultation était maintenue dans ces conditions ils et elles ne « respecteront pas le résultat » et « si nécessaire ils et elles, pointeraient devant la communauté internationale les manquements d’un État qui ne tient pas parole ».Les représentant·es de l’USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanak et Exploités) assurent que les populations ne sont plus disponibles pour ce scrutin car elles sont trop absorbées par leur propre survie. De plus, les cultures millénaires des peuples océaniens nécessitent des périodes rituelles et de deuil que le délai du référendum ne permettent pas.
L’USTKE a été touché de plein fouet par la pandémie. Plusieurs militant·es sont décédé·es en laissant un vide chez leurs camarades de lutte. Nous saluons ici la mémoire et les combats des camarades Wallès Wallès et Qenenoj Felix, membres fondateurs de l’USTKE, Gidro Maniqe, militante de l’USTKE et de toutes celles et ceux qui continuent la lutte.La CNT apporte son soutien à l’ensemble du mouvement indépendantiste Kanak dans sa demande de report de la consultation du 12 décembre au deuxième semestre de 2022. Nous dénonçons l’envoi de militaires et de gendarmes de l’Etat Français en Kanaky. En souhaitant que les routes de l’indépendance soient devant eux et nous, nous envoyons tout notre soutien et notre solidarité au peuple Kanak.
Le secrétariat international de la CNT-F
http://www.cnt-f.org/international/Kanaky-POUR-LE-REPORT-DU-REFERENDUM.html