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Jérusalem, capitale de la Palestine !

vendredi, mars 9th, 2018

Omar est étudiant à l’Université Al Quds Jérusalem, militant au centre social Laylac, dans le camp de réfugiés de Deisheh, Béthléem. Il nous livre ici une réaction à chaud après la décision de Donald Trump, le 6 décembre dernier, d’appliquer la décision du congrès (votée en 1995 mais sans cesse repoussée, par peur d’un embrasement) de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.

« Face aux multiples prises de positions de la communauté internationale concernant les réactions des Palestiniens et la légitimité de leurs actions suite à l’annonce de Donald Trump, moi aussi, j’ai quelque chose à dire…

Jérusalem, capitale de la Palestine !

Bien que la Palestine soit sous l’occupation sioniste israélienne depuis 1948, les Palestiniens doivent encore et encore prouver qu’ils subissent réellement une occupation. La lutte des Palestiniens a pris des formes bien différentes au fil du temps : résistance armée, processus de paix et diplomatie, voire les deux en même temps… Mais toutes ont conduit à rester exposés à des régimes technocrates des plus déshumanisants et colonialistes. Pendant que la communauté internationale et les grandes puissances ferment les yeux sur la situation, apportant ainsi un grand soutien au gouvernement israélien, il est légitime pour les Palestiniens de lutter contre le système sioniste de quelque manière qu’ils jugent utile. […] Le monde entier doit savoir que lorsque l’oppression et la violation des droits deviennent des processus de légitimation de l’État d’Israël, la réaction, quelle qu’elle soit, doit être reconnue comme un processus de libération.

Après que Donald Trump, président des États-Unis, a mis sur la table la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, les Palestiniens ont la légitimité et le devoir de réagir. Le « processus de paix » de 1993, connu sous le nom d’accords d’Oslo, n’a abouti à rien d’autre que la possibilité pour Israël de devenir plus dominant et plus agressif. Alors que les dirigeants de l’autorité palestinienne s’en tiennent à cet accord, les Israéliens confisquent depuis cette date les terres en toute impunité, construisant davantage de colonies en Cisjordanie, ignorant le droit au retour de 5,6 millions de réfugiés et les résolutions internationales du Conseil de sécurité de l’ONU sur le droit des Palestiniens, qui n’aspirent qu’au respect de ces résolutions, ce que refusera toujours l’occupation israélienne qui les bafoue sans être inquiétée. La reconnaissance de Donald Trump apporte la preuve que, non seulement, Israël peut ignorer ces résolutions mais aussi que les Palestiniens sont laissés seuls face à ces mécanismes d’apartheid et de colonisation […].
100 ans après la déclaration Balfour[1], 70 ans depuis la résolution de l’assemblée générale des Nations-Unies appelant à la partition de la Palestine en deux États (avec la ville de Jérusalem en tant que corpus separatum) et 50 ans depuis la résolution 242, qui demande le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés pendant la guerre de 1967, Trump déclare donc Jérusalem comme capitale d’Israël… déclaration prise par un partisan de l’apartheid et du racisme, basée sur une idéologie absurde, qui renvoie le conflit à un aspect religieux et des arguments contestables, sans s’encombrer de rigueur historique et de considérations pour le peuple palestinien. Il tient le discours de l’occupant et le légitime, par son caractère soi-disant sacré, immuable.
Les Palestiniens sont perçus comme des radicaux et doivent toujours justifier de leurs comportements. Peu importe la réaction, elle sera considérée comme violente, « islamiste », dénigrée par ceux qui n’ont qu’une vision étroite de l’Histoire et de nos luttes – quand les dirigeants israéliens et américains n’ont, eux, jamais à justifier leurs actes.
Enfin, c’est également l’occasion de rappeler que les points de vue modérés ne sont plus les bienvenus et ne mènent nulle part. Quiconque ne soutient pas les Palestiniens aide l’oppression à aller plus loin.

Jérusalem est la capitale de la Palestine.

#Boycotter Israël. Le moins que l’on puisse faire…»

Omar Hmidat, militant au centre social Laylac, camp de réfugiés de Deisheh, Bethléem.
Traduction réalisée par le groupe de travail Palestine.
Photographie : Arrestation de Fawzi Muhamad El-Juneidi, âgé de 16 ans, centre ville d’Hébron, Cisjordanie, 7 décembre 2017.

[1] Déclaration signée par le ministre britannique des affaires étrangères, Arthur Balfour, en 1917, annonçant l’intention du gouvernement britannique de favoriser l’établissement d’un « foyer national pour le peuple juif » en Palestine.

Article publié dans le Combat Syndicaliste n°431 (Février 2018)

http://www.cnt-f.org/international/Jerusalem-capitale-de-la-Palestine.html

Les femmes doivent avoir les mêmes droits que les hommes

jeudi, mars 8th, 2018

Le 8 mars prend cette année une dimension particulière suite à l’affaire Weinstein. De toute part, le sexisme est de plus en plus mis au jour par des femmes courageuses, qui osent révéler les agressions quotidiennes, verbales, physiques et sexuelles qu’elles subissent.  Si cette parole est indispensable, elle n’est souvent audible qu’à concurrence de l’espace qui lui est
laissé par les hommes.

On a encore récemment vu, suite aux milliers de dénonciations opérées par les femmes à travers le monde, des hommes condamner ces déclarations, en recourant à un ensemble d’arguments antiféministes usés jusqu’à la corde. Il est bien évident que les femmes sont les mieux placées pour dénoncer les violences qu’elles endurent, pour lutter contre les inégalités qui les frappent. Cependant, si les femmes demeurent les seules à lutter pour leurs droits, l’abolition complète du patriarcat continuera de rencontrer les plus grandes résistances. Ces obstacles seront d’autant plus fermes que les hommes sont structurellement en situation de pouvoir institutionnel, dans le couple, dans l’entreprise, à l’école, dans la rue, au Parlement. Ils tiennent la position de «dominant
» face aux femmes qui sont les «dominées» dans nos sociétés structurées par le patriarcat. Les femmes ne peuvent donc pas compter sur une bonté spontanée des hommes afin que ceux-ci abandonnent leurs privilèges.

Or, les hommes peuvent renoncer à leurs privilèges, ils en sont libres à chaque instant. Ils peuvent participer à la lutte des femmes contre leur servitude en renonçant aux bénéfices qu’ils
possèdent, avantages qui sont toujours acquis et conservés contre les femmes. Conserver ses privilèges, c’est donner son accord à l’exploitation et à la domination des femmes.
Cette participation des hommes à la lutte féministe ne doit pas se faire au détriment des femmes, ce qui serait alors purement contre-productif. Elle ne doit pas non plus être une posture qui
est destinée à produire une image flatteuse de soi-même. L’action des hommes doit s’inscrire dans les espaces qui leur sont propres et réservés. Les hommes sont dotés, par la structure
fondamentalement inégalitaire qu’est le patriarcat, d’un pouvoir exorbitant. Il est temps pour eux de suivre leurs rares prédécesseurs masculins et de mettre leur pouvoir au service de l’égalité de genre.

L’urgence est telle, pour les femmes, que les mots ne suffisent pas. On ne peut pas se contenter des déclarations de principe. Il faut agir. Et, si les femmes sont quotidiennement aux
prises avec le sexisme et le patriarcat, les hommes sont pour l’instant confortablement préservés, et bénéficient même de la situation, qu’ils le souhaitent ou non. Il leur faut alors s’engager, par des
actes honnêtes, réfléchis et constants, dans la lutte pour la cause des femmes.

Cela commence évidemment par une profonde remise en question de soi, et de ce qui constitue la masculinité. Cette position de lutte doit s’ancrer politiquement, en opposition aux comportements patriarcaux (insultes sexistes, récit de conquêtes sexuelles, commentaires infamants, etc).

Il s’agit de refuser les paroles et les actes sexistes, de condamner ces violences, d’apporter son soutien aux femmes lorsque celles-ci en ont besoin. Il ne doit pas s’agir de parler ou d’agir à la
place des femmes, mais à côté d’elles, en se tenant prêts à les aider. Les hommes ont un rôle à jouer
dans cette lutte pour l’égalité.

A la CNT, nous affirmons que c’est ensemble, chacune et chacun pouvant agir à sa manière, que nous pourrons espérer faire disparaître autant rapidement que possible le patriarcat et le sexisme, et accéder enfin à l’égalité de genre.

CNT 73

Éducation populaire: La Revanche d’Ataï en soutien à l’USTKE

mercredi, janvier 31st, 2018